jeudi 10 mars 2011

Les premières manoeuvres
Hisser les voiles : mais d’abord quelques notions à ajouter avant d’appareiller. 
Donner des éléments à connaître sur le fonctionnement du voilier. La coque, le franc-bord, le pont, le cockpit, … Se familiariser avec le vocabulaire d’usage : bâbord, tribord, en donnant un truc infaillible pour s’en souvenir. Montrer comment se déplacer sur le bateau, trois points d’appui; la distinction à faire par petit ou gros temps … Leur expliquer le triple rôle de la quille : elle empêche le voilier de chavirer par son poids et de dériver et ce que veut dire ce terme; elle permet à l’embarcation de garder sa direction avec l’aide du safran placé derrière la quille, aileron relié à la roue ou à la barre, c’est selon (voir modèles de quilles : http://www.voileevasion.qc.ca/quilles_voiliers.htm).  Parler brièvement des différents types de voilier : ils sont à bord d’un sloop, gréement marconi, i.e., une grand-voile triangulaire. Montrer d’autres gréements sur place si disponibles.

  Le Roi-Soleil, voilier école est un sloop
 
Il y a beaucoup de termes à apprendre, il est donc préférable  d’aller au plus simple d’abord : les haubans tiennent le mât, les cadènes tiennent les haubans dans la structure de la coque, la balancine retient la bôme quand la GV n’est pas montée,  les drisses hissent les voiles, les taquets servent à frapper les drisses, les amarres, les écoutes, ces dernières,  à border et choquer les voiles, les amarres à amarrer le bateau, les manilles, les mousquetons, … Il sera toujours temps de voir les autres au fur et à mesure de leur utilisation. I


 Nicole, ma comlice (à  droite), montre comment manier une drisse

Prendre le temps, à quai, de faire hisser partiellement la GV, de montrer à lover la drisse, à la frapper (nouer au taquet), à la love. Chacun y passe, les autres observent, …

Enrouleur

Expliquer le fonctionnement de l’enrouleur de la voile avant (foc ou génois, même voile, mais de taille différente), de la drosse pour l’enrouler, une fois la journée terminée. Montrer à endrailler le foc à l’étai largable  et à le hisser si le temps exige une plus petite voile à l’avant.
Les mousquetons servent à endrailler le foc sur l’étai.


Placer les écoutes : important pour border ou choquer, i.e.,  éloigner ou rapprocher la voile, selon l’angle du bateau par rapport au vent. Quelques nœuds, de taquet, d’écoute … Donner le temps de les exécuter. Enseigner l’utilisation des winchs, de la manivelle et comment éviter de s’y coincer les doigts, les pratiquer.

En principe nous devrions être prêt : un petit rappel pour le moteur, et les quelques consignes de sécurité. A-t-on bien évalué les conditions ? La météo a été écouté sur le VHF, le baromètre est stable, pas de nuages menaçants, style cumulo nimbus.  Rappeler que sur le lac Champlain, il y a le réseau amical de données ponctuelles des vents. C’est l’heure : appel sur le 09, le passage au 06, une réponse, il y a un copain en navigation les conditions sont de … Autant en profiter pour leur permettre d’avoir un petit aperçu du fonctionnement de la radio : Mayday, Pan, Security. Il sera toujours temps d’y revenir la journée où il n’y aura pas de vent ! Il en sera de même, pour les nœuds, les coordonnées de cartes, l’arrivée à quai, … Tout ce qui peut se faire sans vent. Si le vent est fort, la première leçon sera d’apprendre à mettre un ris, nous y reviendrons. Et ordre sera donné de porter les gilets de sauvetages … Quelques soient les conditions, avant chaque départ, fermer les hublots, les écoutilles, sécuriser les équipets. Rien ne traîne, …
C’est le départ, les amarres et les défenses sont rangées, le cockpit et le pont sont libres. La rambarde est sécurisée, … "Larguez les amarres !" Pour des départs à l’ancre, voir : http://www.voileevasion.qc.ca/se_preparer_a_la_viree.htm

Hisser les voiles.  Se rendre au large dans un espace assez vaste pour manœuvrer, vérifier l’absence  de bateaux dans l’environnement immédiat. Se mettre bout au vent avec suffisamment d'allure pour conserver cette position. Hisser la grand-voile en maintenant la voile bordée pour aider le bateau à rester bout au vent. Lover la drisse de la GV.  Ensuite s’engager dans la direction choisie, au près, i.e.,  à ± 45 °  du vent, la voile gonfle, elle cesse de  faseyer  (flacoter).  Voilà maintenant le moment  de sortir la voile avant. Cette dernière n’est jamais engagée bout au vent pour deux bonnes raisons : un équipier, en train de manœuvrer le foc au mât, pourrait se faire blesser et par ailleurs, la voile avant deviendrait un immense  gouvernail avec le vent et risquerait d’engager le bateau. dans la mauvaise direction.
Le plan d’eau où sont donnés nos cours est idéal : suffisamment vaste, profond, sans marée, bons abris … 
Il est donc possible de partir dans la direction la plus avantageuse  pour débuter la formation. Pour nous, c’est le près, car cette position permet de démontrer  clairement  les dynamiques essentielles du déplacement : le vent atteint les voiles, la quille empêche le voilier de dériver, le safran maintient la direction, … Attaquer le vent à 45 º demande de  border les voiles le plus près possible du bateau et de maintenir la direction idéale ;  ni trop abattre, ni trop lofer, soit en s’éloignant trop, soit en s’approchant trop du vent. Les penons aident à maximiser : ce sont de petits rubans sur les haubans de chaque coté, rouge à bâbord, vert à tribord, rien de mieux pour donner la direction du vent; moins chers que les girouettes et pas de torticolis comme avec ces dernières.
Ce sera ensuite la continuation de  l’apprentissage : les penons de génois, leur rôle important, le vent apparent, le vent réel, les virements de bord, les autres allures, … Il faudra attendre le prochain article.
Louis Charbonneau  www.voileevasion.qc.ca








Titre : Stages de voile à bord du Roi-Soleil

L’apprentissage  à bord du voilier Le Roi-Soleil est basé sur des explications  suivies de mises en pratique jusqu’à la maîtrise des manœuvres. Elle permet de prendre en main un voilier de croisière.
Des consignes précises et du matériel pédagogique permettent à nos stagiaires d’arriver à bord, bien préparés : un manuel de base http://www.voileevasion.qc.ca/manuel_table_matiere.htm et un DVD technique http://www.voileevasion.qc.ca/videotechnique.htm leur permettent de savoir ce qu’ils vivront : le film montre des stagiaires en action, le manuel contient l’évaluation et sert de références après le stage.  
Apprendre dans le plaisir

Une liste de choses à apporter leur est aussi remise : vêtements pour le chaud, le froid, la baignade, chapeau, bottes de pluie, imperméable. Chaussures appropriées avec semelles en caoutchouc (qui ne marquent pas), lunettes fumées, crème solaire, lecture. Appareil photo, une petite lampe de poche, CD audio de votre choix, médicaments, oreiller et sac de couchage ou équivalent et toute autre chose jugée utile, mais ne pas surcharger le bateau ... Comme ils passent la frontière, ils doivent être munis d’un passeport valide, ne pas avoir de casier judiciaire, avoir des assurances médicales, n’avoir aucune drogue, aussi douce, soit-elle.
 Le voilier, Le Roi-Soleil par vent fort 
Ils ont été mis en contact avec leurs coéquipiers pour partager l’achat de la nourriture. Ils ont reçus des suggestions sur le type d’aliments à apporter : surveiller les aliments interdits à la frontière, … Avoir des provisions pour tout le séjour, car les approvisionnements en nourriture sont difficiles au lac. Il ya des suggestions de menus : rien de trop gras, rien de trop acide, de quoi grignoter, ça prend un estomac plein pour éviter le mal de mer. Le bateau est équipé de frigo, cuisinière, fourneau, …

Louis explique le gréement avant le départ
Nos stagiaires viennent à bord pour apprendre à manœuvrer un voilier, ils le savent par la documentation reçue. Un petit rappel avant le départ, et des précisions sur la façon de remplir leur évaluation.  Le matin du départ, c’est la toilette, le déjeuner : Un estomac plein protège du mal de mer, quelques commentaires sur l’organisation du séjour durant le repas : lever tôt, repas, la vaisselle, toujours faite, … D’abord, un peu d’explication, du vocabulaire, les mesures de sécurité, où sont placés les gilets de sauvetage et quand les porter, quelques explications de manœuvres à faire en fonction des conditions, l’écoute de la météo, le fonctionnement du moteur, vérification de l’huile, la radio VHF,

Nicole, ma complice, montre à la stagiaire comment manier une drisse
les fusées de détresse, les pompes de calle, le fonctionnement du bossoir pour larguer l’annexe, la bouée de sauvetage, la ligne d’attrape, comment larguer les amarres, comment les lover, leur montrer à quoi sert une gaffe, ce que sont les drisses, comment se déplacer sur le pont, les écoutes, leur montrer qu’il faut se ramasser, leur apprendre qu’ils doivent écouter le maître/capitaine, ce qui est facile à faire comprendre car ils savent qu’ils sont embarqués pour apprendre.


 L’évaluation dans le manuel
Plus de 150 manœuvres : le stagiaire coche le "Vu",

Quelques explications sur le fonctionnement de la voile … Et, c’est un départ.
Un beau séjour d’apprentissage des manœuvres de navigation à la voile
 
 

Le maitre/capitaine initialise toutes les manœuvres acquises.
Après ce stage de cours de base, il y a de bonnes chances qu’ils deviennent des adeptes de la voile de plaisance, du moins ils savent maintenant s’ils aiment vraiment la vie à bord d’un voilier, ayant été confrontés durant cette semaine intense à plusieurs conditions de navigation.
Dans les autres articles de cette saison, nous suivrons l’apprentissage de toutes les manœuvres à connaître.
 

Qui mène à bord du voilier ?

Qui mène à bord du voilier ? ... le capitaine, le skipper ou le barreur ?...  
Le capitaine est le propriétaire du voilier. Vous pourrez aussi l'appeler : le Grand Mât, le Vieux, Mon Oncle, le Pacha, le Capitaine Nord,… Peu importe le nom que vous lui donniez, pourvu que vous le respectiez… Qu’il soit un ami ou de passage.
Il doit connaître la navigation : savoir lire et interpréter les cartes marines, maîtriser les connaissances de météorologie, connaître le fonctionnement des instruments de navigation et de communication.
Le capitaine est Maître à bord, il prend les décisions et les assume. En son absence son second ou la personne attitrée, prendra la relève. Ses décisions sont toujours les bonnes et doivent être suivies par l'équipage. Aucune initiative de la part de l'équipage regardant la sécurité, les routes naviguées, les personnes embarquées, les communications par le biais des instruments de communication du bateau, lieu de mouillage, choix de voilure, ... n'est permise à moins d'une urgence immédiate mettant en péril l'équipage ou le voilier. Les suggestions, les demandes, sont les bienvenues; elles sont soumises à l'approbation du capitaine.
Le skipper est le chef de bord d'un bateau de plaisance sans en être le propriétaire. Il a les mêmes responsabilités que le capitaine, donc ses connaissances doivent être aussi  pointues (le propriétaire n'est habituellement pas à bord.)

Skipper ou capitaine doit avoir une solide formation de chef d'équipe et doit savoir faire respecter son autorité. Il doit faire tout en son possible pour encourager la bonne entente entre les équipiers par différentes stratégies.
Drôle dans ce monde moderne et de voile de plaisance … Cette hiérarchie semble anachronique, mais elle est importante pour mener le voilier à bon port.
Le barreur tient la barre: il n'a que la responsabilité immédiate du voilier dans des manoeuvres ponctuelles, il répond au capitaine ou au skipper.


Louis, maître/capitaine du Roi-Soleil
Un seul prend les décisions, il doit avoir la formation et s'attendre à répondre de ses gestes. Certaines virées ne sont pas de tout repos, des accidents sont souvent arrivés parce que les équipiers n'ont pas respecté les consignes pourtant claires et précises, se croyant dans une balade de dimanche après-midi … Ne pas oublier que le capitaine est responsable de la sécurité des ses passagers.
Les règles de l'art pour tous.
Agir selon les règles de l'art. Pour le capitaine ça veut dire : connaître son bateau et bien le prendre en main, connaître et respecter les règlements de la navigation, Respecter son bateau et les autres embarcations…
Être capable de prendre des décisions et les assumer, savoir diriger l'équipage, faire respecter son autorité, être capable de répartir tâches et  responsabilités, d’encourager  le travail d'équipe. Savoir faire connaître les règles de sécurité

Le voilier école "Le Roi-Soleil"
La débrouillardise est à la base même de la compétence d’un capitaine.
Louis Carbonneau  www.voileevasion.qc.ca


samedi 5 mars 2011

La voile, les deux pieds sur le pont

( L'École de Voile du Québec © enr.1968 )
L'école de Voile du Québec a été fondée en 1968 par Louis Charbonneau. Le but était d'offrir aux néophytes la possibilité d'apprendre à faire de la voile en dehors des yachts clubs, à l'époque, souvent des institutions difficiles d'accès pour les non initiés. La voile, plus répandue chez nos amis les Anglais, était surtout pratiquée dans le West Island, sur les lacs Saint-Louis et des Deux-Montagnes. Un service de cours structuré devenait alors disponible en français dans la région de Montréal. Au début les cours se donnaient sur dériveurs, ensuite, ils furent également offerts sur les voiliers des nouveaux plaisanciers. Nous voulions à l'époque former une grande école de voile ... Nous nous sommes rendus compte qu'il était préférable, goût personnel et qualité de services, de continuer à travailler à la formation sur la base individuelle, par petits groupes ...
Le grand service supplante la grande école ...
Plus tard, les dériveurs firent place aux quillards, nous étions alors en 1973. L'École de Voile du Québec devint l'École de Voile Louis Charbonneau, se spécialisant à des services personnalisés, s'occupant particulièrement sur les besoins spécifiques des nouveaux adeptes : évaluation des besoins ... réponses par des services personnalisés ... L'objectif est avant tout de montrer le maniement du voilier dans sa subtilité. Le nom de l'école avait un visage : Louis Charbonneau ... beaucoup plus accessible ...
                                        
Une bonne formation est une question de bon contact entre le formateur et la personne à former ... C'est le principe de base qui a prévalu durant les nombreuses années de service de notre école de voile ... La théorie est expliquée et immédiatement mise en application… jusqu'à ce qu.elle soit maîtrisée. Le déroulement est en fonction des conditions atmosphériques : s'il y a du gros temps le premier jour, on apprend à mettre des ris…etc.
Plus de mille personnes ont été formées depuis les trente dernières années, selon cette approche individualisée. Certains ont traversé l'Atlantique, d'autres ont fait le tour du monde, ... Combien d'histoires? Des gens que nous retrouvons dans d'autres régions du monde, sur leur voilier ... Des exploits dont nous entendons parler ... Tiens, des anciens stagiaires ! ...
Le voilier/école Le Roi-Soleil est un excellant bateau pour montrer les manoeuvres

Danick Lévesque équipier figurant  lors du tournage du film «La voile, les deux pieds sur le pont»

Les stagiaires apprennent à maîtriser toutes les manoeuvres
L'approche, mise en application immédiate de ce qui vient d'être expliqué jusqu'à ce que la manoeuvre soit maîtrisée ...Voir formation Matériel pédagogique, ... Vidéos techniques sur l'apprentissage de la voile, voir : les Productions du Roi-Soleil ...